Le château est ouvert tous les jours sauf le lundi et le dimanche matin
2 Place du château 45200 Montargis, France

HISTOIRE DU CHÂTEAU DE MONTARGIS

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Bas latin Mons Aridiaci. Mons =hauteur; et Aridiacus = le domaine .La forme française la plus ancienne est Montargis, dérivée de MontemAredjacum, puis Montargis.
Jules César, dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, lui donne le nom de MoritaRegulo d’après un petit roi local appelé Moritas. Plusieurs érudits soulignent que Clovis Ier a remarqué l’importance de la butte de Monte Regis dans sa lutte contre les Wisigoths ariens lorsqu’il a amené la frontière sud de son royaume jusqu’à la Loire.
les origines du château de Montargis à ce jour restent méconnues. Aucun élément archéologique ou documentaire antérieur à l’an mil prouve à l’exception d’une tradition plutôt orale reprise dans l’ouvrage de Dom Guillaume Morin (1570-1628) grand prieur de l’abbaye royale de Ferrières et auteur de l’histoire du Gâtinais , du Sennonais et de l’Hurepois qu’il existait et qu’il était formé d’une tour en bois bâti sur une butte par Clovis pour maitriser la route des invasions .

De manière précise, le titre de châtelain de Montargis apparait en 1020 et est porté par Hildegarde ou Ermangarde de la famille d’Anjou à l’occasion de son mariage vers 1020 avec Josselin, seigneur de Courtenay et comte de Sens. Le château resta dans la famille des Courtenay-Sens jusqu’au mariage d’Elisabeth de Courtenay avec Pierre de France (né vers 1126 et mort en 1183), huitième enfant du Roi de France Louis VI (1081 à 1137 et roi de 1108 à 1137) et d’Adelaïde de Savoie.

Le château entre dans la famille capétienne et à ce titre doit certainement être plus confortable car le frère de Pierre, Louis VII (1120-1180 et roi de France de 1137 à 1180) y fit halte en 1155 pour y recevoir le comte de Nevers et les bourgeois de Vézelay qu’il condamna à réparer les dommages qu’ils avaient causés à l’abbaye de Vezelay.

Le château devient propriété de la Couronne, donc inaliénable, en 1188 lorsque Pierre II de Courtenay-Sens, fils de Pierre 1er, cède le château et le hameau situé à son pied dans un marais drainé en partie, à son cousin germain, Philippe II (Philippe Auguste, roi de France de 1180 à 1223). Pierre II épousera en échange de l’apport de ses terres qu’il fait à son cousin, donc à la Couronne, Agnès de Nevers. Il épousera par la suite Yolande de Hainault et deviendra empereur latin de Constantinople de 1216 à 1219 et aura pour successeur son fils Robert qui sera empereur de Constantinople de 1219 à 1228, puis plus tard son autre fils, Beaudouin II, qui mourra en 1273, il était porphyrogénète.

Philippe Auguste entreprit de très grands travaux dans le cadre de la mise en défense du royaume et de ses terres. Vers 1196 il consolide ses places fortes : Corbeil, Melun et Montargis. Il édifia à Montargis comme dans ses 18 autres places fortes une grosse tour. Toutes témoignaient de la souveraineté royale par leur qualité et leur ressemblance qu’il confia, pour Montargis, à son ingénieur et architecte Garnier. Cette tour , pour Montargis n’est pas protégée par une enceinte, le château ou demeure royale est juxtaposé sur un territoire que ses successeurs porteront à 2 hectares et demie. On y entre par deux ponts levis successifs pour en sortir par une porterie donnant accès à la Cour royale du château. Elle dispose d’un four, d’une citerne et d’un moulin…

Tous les rois de France parmi les Capétiens en ligne directes y séjournèrent jusqu’à Philippe IV le bel. Ils y travaillaient et recevaient entourés de leurs cours. Leurs séjours pouvaient durer plusieurs mois voir année.

Les fils de Charles IV n’eurent aucun descendants males vivants et le royaume passa à la branche cadette des capétiens c’est-à-dire aux Valois. Les Valois sont de riches Princes tant au sens culturels qu’au sens matériel.

Charles V (1238 -1380 et roi de France de 1364 à 1380) entrepris de grands travaux d’embellissements. C’était un savant, un ingénieur, un grand administrateur et un mécène. Il fit de son château de Montargis sa 3ème demeure et lui apporta la splendeur architecturale que Jacques Androuet du Cerceau représenta pour le Roi en 1565 et dont vous admirez aujourd’hui encore la magnificence sur des gravures. Cette grande salle est accompagnée de 6 tours et sur l’une d’entre elles, qui est beaucoup plus haute que les autres, est la grande horloge . Cette grande salle mesure 58 mètres de long et au dehors 64 mètres. La largeur est de 17 mètre et au dehors 24 mètres. Aucun pilier central au 1er étage qui contient 6 cheminées dont les manteaux sont enrichis de peintures. Elle est voutée (vaisseau renversé) et lambrissée. Elle est peinte des armes des alliances de la famille royale avec leurs devises. Les carreaux au sol sont effigiés des mêmes armes et devises.

Charles VI (1368-1422 et roi de France de 1380 à1422) terminera la décoration de la Grande salle.

Charles VIII (1470-1498 roi de France de 1483 à 1498) construisit un escalier tripode qui mène de la Cour royale au 1er étage de la grande salle. C’est en son château de Montargis qu’il signe avec les nobles bretons un traité visant à unir définitivement la Bretagne à la France, le traité de Montargis signé les 22 et 28 octobre 1484.

Louis XII (1462-1515 roi de 1498 à 1515) son cousin, y séjourna avec son épouse Anne de Bretagne, épouse auparavant de son cousin Charles VIII. De l’union de Louis XII et d’Anne de Bretagne survivront deux filles, Claude qui épousera François d’Angoulême, un cousin capétien éloigné, qui prendra le nom de François Ier et Renée qui après avoir été promise à plusieurs monarques épousera le duc d’Este-Ferrare.

Le château quitte la Couronne pour être aliéné à Renée de France (1510-1575) et à sa descendance, fait unique dans l’histoire des biens de la famille royale. Elle prend le titre de Dame, Dame de Montargis, parce qu’une femme ne peut pas être appelée Seigneur. Elle tiendra de son veuvage à sa mort une cour resplendissante à Montargis. Durant son séjour à Montargis de 1560 à 1575 elle embellit le château (volière, mobiliers, peintures) et construisit deux jardins magnifiques en collerette .

Sa fille Anne d’Este (1531-1607) devient Dame de Montargis au décès de sa mère 1575 à 1607. Elle épouse le duc de Guise-Lorraine et après l’assassinat de ce dernier le duc de Savoie-Nemours. Son fils Charles de Guise duc de Mayenne (1154-1611) sera Seigneur de Montargis de 1607 à 1611 puis son petit-fils Henri de Guise duc de Mayenne (1578-1621) qui sera seigneur de Montargis de 1611 à 1612.

Le château retourne à la Couronne en 1612 lorsque Louis XIII réalise le vœu de son père Henri IV en acquérant le château auprès d’Henri de Guise, duc de Mayenne.

Louis XIII (1601-1643 et roi de France de 1610 à 1643) donnera le château en apanage à son frère Gaston (1608 – 1638) qui le titra Seigneur de Montargis et duc d’Orléans, de Chartres, de Valois, d’Anjou et d’Alençon, comte de Blois, de Montlhéry et de Limours, baron d’Amboise.

Louis XIV (1638-1715 roi de France de 1651 à 1715) au décès de son oncle, Gaston d’Orléans, offre en apanage le château à son frère Philippe duc d’Anjou (1640-1701) qui devient Seigneur de Montargis et duc d’Orléans et autres terres. Il vint au château régulièrement dans les dix dernières années de sa vie et l’embellit également. Il y reçut le Roi en compagnie de son fils Philippe, le Régent, à l’occasion de l’arrivée de sa petite fille Marie-Adélaïde de Savoie qui épousera Louis, duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV. Ils auront deux fils dont le dernier Louis, duc d’Anjou, montera sur le trône sous le nom de Louis XV. Philippe pour mieux apercevoir la foret de ses appartements et de la Grande Salle fit araser l’église Sainte-Marie et le Donjon et l’enceinte face à la ville et le mur intérieur séparant la cour royale de la cour du Gouvernement.

Le château et la châtellenie resteront l’apanage des descendants de Philippe, frère du roi Louis XIV, parce qu’ils auront toujours un fils pour héritier.

Le château est entretenu ne reçoit qu’épisodiquement Monsieur, Premier Prince du sang, de 1701 jusqu’en 1783 année où, Louis-Philippe (1725-1785), duc d’Orléans, commence des aménagements qui vont transformer le château en usine et l’entrainer vers sa perte. Il détruisit deux des trois bâtiments des écuries pour y construire une filature réservées aux femmes et aux enfants de plus de 10 ans et des tours et même la grosse tour de Philippe-Auguste et comblé les douves sèches. Son fils Louis-Philippe II (1747-1793) dit Egalité ou le Régicide fera installer des machines à filer le coton dans la Grande salle et transformera son rez-de-chaussée en une suite de magasins. Ces deux filatures employaient près de 200 ouvriers et ouvrières.

La Révolution.
La fin des apanages entraine pour Louis-Philippe II la perte de ses usines au sein du château et la fin de ses revenus. Cependant Il vend à réméré le château et ses filatures en 1790 pour 5 ans à son grand-bailly d’épée, l’amiral Louis- René-Madeleine Levassor comte de Latouche-Tréville espérant ainsi récupérer son bien une fois les troubles passés. Durant la crise économique très profonde que la France traverse de 1792 à 1797, elles vont fermer progressivement leurs activités. A la mort de l’amiral en 1804, à Toulon, son héritière est sa belle-mère et seconde épouse de son père qui, âgée, laisse les créanciers de l’amiral, son beau-fils saisir et faire vendre aux enchères en 1809 le château. Il deviendra de 1810 à 1845 la proie des individus que l’on appelle la Bande noire. Ses pierres, ses ardoises, ses tuiles, ses fenêtres, ses boiseries, ses cheminées, son mobilier etc… seront vendus y compris à l’étranger.

En 1845 il ne reste rien que les écuries et la tour-porte 9 qui commande l’entrée de l’enceinte encore aujourd’hui et un logis toujours appelé le Gouvernement . Ces rares vestiges sont dus aux faits qu’ils sont loués à des particuliers qui ne peuvent pas être expulsées.

En 1897 le château est acheté par Madame de Clerval moins les écuries et en 1898 il est à nouveau vendu et son acquéreur est Madame de Cintré née Vienot de Vaublanc qui en fera un lycée pour préparer les élèves au baccalauréat et aux écoles scientifiques. Elle construit un bâtiment. Elle confie l’instruction aux Père de Tinchebray qui seront contraints à s’exiler du fait des lois scélérates de 1898 et 1899 et seront remplacés par des prêtres des diocèses d’Orléans et de Paris. Depuis 1933 il est la propriété des anciens élèves de cette institution fondée en 1898 qui en ont fait apport à un Fonds de dotation en 2010.

Le château sera réquisitionné durant les deux guerres mondiales de septembre 1914 à juin 1919 par l’armée française et de septembre 1939 à juin 1940 par la même armée française et de juin 1940 à avril 1944 par l’armée allemande avant d’être rendu au propriétaire en septembre 1946.