1560 : Renée de France, duchesse d’Este, fille de Louis XII et d’Anne de Bretagne, ceint le château de deux jardins formant une « collerette » :
-le premier, de deux hectares, est consacré au jardin d’agrément
-le second, de cinq hectares, est appelé « Grands jardins » et était plus spécialement destiné à la production agricole et aux légumes mais aussi à la vigne et aux arbres fruitiers.
Les plans de Jacques Androuet du Cerceau, publiés en 1576 donnent une idée de ce que pouvaient être ces jardins dans leur état de perfection.
Jérôme Teste, un italien d’Este déjà en charge des jardins (Tivoli) accompagne Renée deFrance à Montargis et sera le responsable de l’entretien des jardins jusqu’à sa mort. il fut titré « Jardinier du Roi et de Madame Renée de France ».
La première couronne, la plus étroite, adossée aux douves sèches du château mesure 35mètres (18 toises) de large. Ses deux hectares sont consacrés au jardin d’agrément et dominent en terrasse tout autour épaulés par deux contreforts face à la ville.
La seconde couronne, plus large, encercle la première d’une largeur de 70 mètres (36 toises) pour une surface de cinq hectares, dénommée « Grands Jardins ».
Ces jardins possèdent un cabinet de verre, des volières, une galerie et des déambulatoires
1574 : Jérôme Teste reçoit le titre de « jardinier du Roi et de Madame Renée de France ».
1575 : Renée de France, Dame de Montargis et duchesse de Chartres décède.
1576 : Sa fille, Anne d’Este, duchesse de Guise puis duchesse de Nemours, hérite de la châtellenie de Montargis et décide de remettre en état les jardins du château mis à mal par les guerres de religion qui sévissaient dans le montargois.
1587 : Les jardins du château sont le siège à nouveau de combats particuliers lors de la tentative des protestants, conduits par François de Chatillon, de s’introduire dans le château. Tout est à refaire.
1604 : Loys Teste, fils de Jérôme, Maître jardinier du Roi également, sera chargé de la poursuite de la remise en état. Il était prévu que tous les travaux devaient être terminés à Pâques c’est-à-dire pour le 15 avril 1607. Loys Teste avait cinq mois pour les réaliser suivant les plans qui lui avaient été fournis. Pour tout ce travail Loys Teste recevra 400 livres. La livre contenait 409 grammes d’argent soit pour un cours de l’argent au 6 novembre 2008 de 268 € le kilo, le prix payé pour la réfection des jardins s’élevait à un équivalent de 43 844,80 € pour 7 hectares.
1607 : Anne d’Este meurt à Paris le 17 mai 1607 et ses deux fils, Charles de Mayenne et Henri de Savoie se partagent ses biens. Montargis revient à Charles de Mayenne qui, à court d’argent, entreprit rapidement de vendre le château à Henri IV qui y avait séjourné et qui désirait le réunir à la Couronne.
Après 1607, que sont devenus les jardins ?tout laisse à penser que le projet de remise en état fut abandonné, rendu à la culture et loué à des particuliers. Ces superbes jardins qu’avaient réalisés Renée de France ne lui auront pas survécu.
1612 : Le Château est acquis par Louis XIII et retourne à la Couronne.
1630 : Les jardins sont l’ombre d’eux-mêmes, des défenses supplémentaires sont établies devant les portes, il s’agit de bastion que montrent très bien le plan de Nicolas Tassin de 1630.
1630 à 1804 : ils sont loués et partiellement vendus.
1804 à 1955 : les différents propriétaires du château et des Jardins cèdent à la ville de Montargis les « Grands jardins » pour y être urbanisés et y créer un cimetière. Une partie du « jardin d’agrément » au Sud sera vendue puis donné à la Ville pour agrandir le cimetière.
1973 : le reste du jardin d’agrément cotés Est, Nord-Ouest est cédé à la Ville de Montargis qui y construit une halle de sport et laisse le reste du jardin en prairie.
2008 : la Région Centre sous l’égide de l’association pour la sauvegarde des remparts du château de Montargis décident la re-création d’une partie du jardin d’agrément du château royal de Montargis d’après les dessins de Jacques Androuet du Cerceau
Les jardins du Château de Montargis recréés selon les plans publiés par Jacques Androuet du Cerceau (1576) qui, d’après Adrian Gallucio de l’Hospital, exacerbe la Renaissance française dans le Gâtinais-Orléanais. Il ne s’agit pas de restituer à l’identique les jardins du 16ème siècle mais de les redessiner et les reconstruire selon l’esprit de l’époque sachant que les infrastructures et structures du 16ème siècle ont totalement disparu. Les jardins de la première couronne, contiguë au château, étaient à la fois des jardins d’usages et d’agrément. Ceux de la seconde couronne, enveloppant la précédente, étaient des jardins d’usages ou jardins utilitaires (légumes et cultures).